Quand souffle le vent du nord

Quand souffle le vent du nord


Ecrit par Daniel Glattauer en 2006.

Titre original : Gut gegen norwind

 

 

 

 

https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQFZVP6KnheUiePjxgByJfBplJZThFyGbaHhHPD0v52hYSjWqaf7QQuatrième de couverture : 


En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s’excuse, et, peu à peu, un dialogue s’engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s’étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l’autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre… De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre. Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d’un chagrin d’amour. Un jour, pourtant – enfin ! –, ils décident de se donner rendez-vous dans un café bondé de la ville. Mais ils s’imposent une règle : reconnaître l’autre qu’ils n’ont pourtant jamais vu, avec interdiction formelle de lui parler…



 

 

Il y a six ans, je découvrais Les Liaisons dangereuses. Mon premier roman épistolaire. Un immense coup de coeur : je ne me lasse pas de relire ce chef-d’oeuvre. Depuis, je caresse l’espoir de dénicher un autre roman épistolaire aussi appréciable, un nouvel échange de correspondance dont je pourrais me délecter. Je me suis donc précipitée sur ce roman, alléchée par l’abondance de chroniques flatteuses !!


Nul doute que ce roman se lit avec facilité ! Daniel Glattauer est parvenu à créer deux personnages très différents, et à se glisser tour à tour dans la peau de l’un et de l’autre sans laisser transparaître son jeu d’écrivain. Chaque personnage possède son vocabulaire propre, une manière d’écrire très personnelle et que l’on peut facilement différencier. Alors que Léo et Emma s’expriment à tour de rôle, les traits de leur personnalité se dessinent, se devinent discrètement, presque inconsciemment. On avance avec eux dans cette découverte de l’Autre.


L’intérêt du livre, outre la romance bien entendu, est de comprendre les sentiments qui peuvent naître d’une rencontre virtuelle. Je félicite l’auteur, qui fournit un travail très réaliste : j’ai moi-même vécu ce type d’expérience et j’ai retrouvé, dans ces lettres fictives, des sentiments jadis éprouvés… Le plus fort selon moi : la dépendance qui se crée entre les correspondants. Alors que ce ne sont que des mots sur un écran d’ordinateur, alors que tout est dématérialisé, que l’Autre ne possède pas encore de visage ou de voix, la magie opère : très vite, on est dans l’attente de la réponse, de quelques mots qui prêteront à sourire, à réfléchir, à bouder. Une dépendance qui se développe au fil des jours, tonifiée par les e-mails de plus en plus nombreux, et qui donne naissance aux sentiments amoureux. Surprenant, plutôt incroyable, mais terriblement humain et de plus en plus fréquent à l’heure actuelle. Un roman qui est donc bien ancré dans la réalité sentimentale virtuelle : c’est une réussite.


« Je pense beaucoup à vous, le matin, le midi, le soir, la nuit, entre-temps, à chaque fois un peu avant et un peu après – et aussi pendant. »


Cependant, j’ai été déçue par le contenu de ces échanges épistolaires : Emma et Léo n’évoquent que très rarement leur quotidien, leur emploi, leurs habitudes et ne savent toujours pas – un an après leur première lettre – s’ils ont des points communs. Les lettres sont très répétitives et creuses, à la longue elles deviennent ennuyeuses. Alors certes, il faut peu de choses pour créer l’attente chez l’Autre, et le mystère permet d’entretenir cette attente. Mais point trop n’en faut ! Les personnages n’explorent pas leurs sentiments naissants et j’ai presque envie d’écrire qu’ils n’entretiennent pas ces sentiments si vulnérables, car il n’y a pas de jeu de séduction. Certains e-mails laissent transparaître de la jalousie, mais je la trouve dénuée de sens car les personnages n’essaient pas de s’envoûter l’un l’autre. Le charme de la rencontre, de la découverte de l’Autre a été négligé ! Ainsi, si les sentiments éprouvés par Léo et Emma sont plausibles et bien pensés, l’évolution de leur relation l’est beaucoup moins et m’a semblée, sur certains points, à la limite du réalisme. 


Finalement, ce fut une lecture plutôt agréable et rapide, mais certainement pas un coup de coeur. La rencontre entre Emma et Léo ne m’a absolument pas faite rêver, ni même sourire : ce fut plutôt, à de multiples reprises, l’effet inverse ! Je sors de cette lecture déçue, dommage !


« Juste quelques baisers, Emmi. Est-ce mal? Est-ce adultère? Qu’est-ce qu’un adultère? Un mail? Ou une voix? Ou un parfum? Ou un baiser? J’aimerais être près de vous. »

 

 

 

One comment

  1. sarah la lune says:

    bonjour jennifer !

    eh ben dis donc quelle bibliothèque formidable !!

    je viens chez toi suite au gentil message que tu as laissé sur le blog des brodeuses , tu peux remplacer la bordure de crochet avec un joli ruban froncé ou une bordure dentelle que tu fronceras
    au fur et à mesure , non seulement tu pourrais finir ton ouvrage mais en plus tu auras la satisfaction de l’avoir vraiment personnalisé !

    bonne lecture et bonne broderie !

    bises

    marina

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