La rose de Mallaury

la rose de mallaury

Ecrit par Laureen Ponsot Corral,

Publié aux éditions Baudelaire le 28 mars 2012,

Format 14,8cm x 20,8 cm, broché, 158 pages.

(Résumé personnel)

Mallaury est une jeune fille de 17 ans, élève ordinaire et appréciée, qui évolue dans son lycée au sein d’un groupe d’amis rassurants. Les sourires forcés des uns, l’hypocrisie des autres, les sentiments amoureux cachés : tout y est, et l’on retrouve sans trop d’enthousiasme cet univers à part qu’est le lycée. C’est la rentrée et il y a un nouvel élève, un marocain d’une vingtaine d’années prénommé Samuel qui tombe immédiatement sous le charme de Mallaury. Bonne copine et âme charitable, celle-ci prend sous sa protection ce jeune homme timide et l’intègre aussitôt dans sa bande d’amis. Le temps passe, l’amitié demeure, quand survient un drame : les parents de Samuel décède dans un accident de voiture. Mallaury se rend précipitamment chez Samuel, petit garçon abandonné qui fond en larmes dans ses bras, et le berce, le console : les sentiments amoureux de chacun se révèlent alors, adoucissant la peine du jeune homme qui parvient à sourire malgré son drame familial. Le temps d’un aller-retour au Maroc, Samuel est de retour en France, fou d’amour pour sa Mallaury qu’il surnomme déjà des plus beaux termes sentimentaux ! Le temps s’écoule et l’amour perdure tandis que les épreuves du baccalauréat approchent. En pleine séance de révisions, Mallaury farfouille dans l’un des tiroirs de bureau de Samuel à la recherche d’une règle lorsqu’elle découvre brutalement que celui-ci cache un secret… Le jeune homme a eu une vie sentimentale avant de la rencontrer ! Trahison, déception amoureuse, jalousie furieuse : les émotions se bousculent dans l’esprit de cette jeune fille encore immature, et lorsque Samuel rentre chez lui, Mallaury lui crache sa soudaine aversion à la figure. Elle s’enfuit alors, bouleversée, et s’évertue à l’oublier. Brisé par le chagrin, le jeune garçon décide de partir et d’enterrer ses sentiments dans une vie de labeur et de privations. Seulement, dix années plus tard, les amoureux éconduits se retrouvent. Leurs sentiments réciproques, difficilement oubliés, se révèlent plus vivants que jamais. Doivent-ils se pardonner leurs erreurs de jeunesse, ou se laisser gagner par le ressentiment ?

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Les premières lignes de ce roman me furent difficiles car j’avais terminé la veille ma lecture de Confessions Cannibales, or les ambitions littéraires de Laureen Ponsot Corral sont très différentes de celles de Pierre d’Etanges, ce qui implique un style d’écriture tout aussi dissemblable. Alors que Confessions Cannibales est une invitation à la réflexion, un texte par lequel le lecteur est incité à comprendre les mots au-delà du texte, à explorer la psychologie humaine ainsi qu’à élaborer ses propres conclusions post-lecture, La Rose de Mallaury est un roman propice à la détente intellectuelle et au repos de l’esprit. L’écriture est moderne, dans ce style très contemporain qui se veut miroir d’une réalité imaginaire, et ce roman ne s’embarrasse ni de termes complexes, ni d’un vocabulaire riche et détaillé, allant ainsi à l’essentiel. La plume de Laureen Ponsot Corral est légère et fluide, par conséquent les images affluent facilement et s’impriment dans l’esprit du lecteur aussi sûrement que les mots sont imprimés sur le papier : ainsi, La rose de Mallaury est un roman très reposant qui n’impose au lecteur que des images et des émotions. L’écriture de Laureen Ponsot Corral est donc très pertinente en regard de ses ambitions puisque son imaginaire s’écoule avec facilité dans l’esprit du lecteur au fil des pages. Néanmoins, dénué de termes élégants et soignés, de métaphores poétiques autant que de figures de styles imagées, le récit perd également en sensibilité onirique et n’invite malheureusement pas le lecteur au voyage.

Au demeurant, le récit est très doux car profondément sentimental : c’est un texte moelleux, emplis de rêves d’amour tendre et de sentiments chaleureux ! Certes, il faut avouer que le récit n’est pas original : bien au contraire, les réactions des personnages, leurs interrogations et leurs révélations sentimentales sont très attendues, c’est le risque lorsque l’on écrit un récit purement sentimental, toutefois il me semble qu’il s’agit d’un choix d’écriture volontaire de Laureen Ponsot Corral. Ainsi, les sentiments sont bien souvent sans fondement et, si ce n’est l’imagination romantique de l’auteur, aucun événement ne justifie les proportions démesurées que prennent les émotions amoureuses, trop enjolivées et fougueuses pour paraître sincères ou vraisemblables à l’esprit d’une lectrice raisonnée et surtout, expérimentée. Néanmoins, les émotions sont si joliment décrites et mises en scène que l’on concède ce romantisme emporté au récit ; après tout, quelques pages de bonheur idéaliste et de miracle amoureux ne peuvent faire de mal à personne.

Toutefois, si l’on accorde volontiers aux personnages cet amour hors normes, cette amitié exemplaire et ces sentiments entiers, on s’attend naturellement à quelques descriptions de leur quotidien, on souhaite constater la transposition de leurs émotions dans la vie réelle. Malheureusement, le roman demeure dans en surface de ce flot de sentiments étourdissants et le quotidien ne trouve pas sa place dans ce texte, au mieux est-il résumé en quelques lignes. L’auteur a-t-elle eu peur de gâcher ce superbe fleurissement de tendresse? De transformer cet éden amoureux en supercherie? D’enfermer son récit dans une dimension niaise détestable ? En résulte des manques, des passages à vide : à charge au lecteur d’enrichir l’histoire amoureuse des personnages, d’imaginer de regrettables disputes, quelques débordements de colère et larmes de chagrin bien vite effacées par de voluptueux câlins… 

Ainsi, La Rose de Mallaury est un petit roman sympathique à lire lorsque l’on se sent fatiguée, triste ou déprimée et que l’on souhaite s’imprégner d’une jolie histoire tout en simplicité, regorgeant de sentiments amicaux et amoureux idylliques et propices à de doux rêves.

Je remercie sincèrement les éditions Baudelaire pour la confiance dont elles m’honorent.

Une petite note à l’auteur : attention à la concordance des temps ! Quelques petites erreurs seraient à corriger.