L’Heure des elfes
Troisième et dernier tome de la trilogie des elfes,
Ecrit par Jean-Louis Fetjaine
Première publication en 2000.
Le monde, jusque-là partagé entre les nains, les monstres, les elfes et les hommes, a perdu son équilibre depuis que ces derniers se sont approprié le talisman des nains, la légendaire épée Excalibur.
Déchiré entre son épouse, la chrétienne Ygraine, et Lliane, la reine des elfes, le roi Uter a pris la décision de rendre l’épée sacrée et de restaurer ainsi l’ordre ancien.
C’est alors que les monstres envahissent le royaume de Logres et anéantissent leurs adversaires désunis. Affaiblis et terrifiés, les hommes se tournent de nouveau vers les elfes, espérant que le peuple des arbres viendra à leur secours.
Exilée sur l’île d’Avalon avec sa fille morgane et accompagnée du mystérieux Merlin, la reine Lliane acceptera-t-elle, une fois encore, de tout risquer pour l’amour d’Uter ?
Dans ce troisième et dernier volet de l’épopée fabuleuse qui a consacré le talent de conteur de Jean-Louis Fetjaine, une aube baignée de merveilleux, de passions et de drames se lève sur la légende arthurienne.
L’Heure des elfes est le troisième et dernier tome de la Trilogie des elfes, par l’excellent auteur Jean-Louis Fetjaine. Ce dernier roman m’a un peu déçue et j’admets avoir été moins transportée par l’histoire en comparaison avec les deux tomes précédent.
Pourtant, l’écriture de Fetjaine est toujours aussi savoureuse : un vocabulaire riche et précis, étudié pour être compris aisément sans pour autant tomber dans la facilité ou la banalité; une plume dynamique et néanmoins poète, qui pose discrètement quelques notes de douceur et de légèreté tout au long du récit; et de surprenantes petites touches d’humour, si agréables lorsque le récit se veut tragique et désespéré.
Le récit tient également ses promesses : cohérent avec les deux tomes précédent, il offre une suite agréable et parfois surprenante à La Nuit des elfes. J’ai cependant regretté que les personnages, qui avaient pris de l’épaisseur dans le deuxième tome, soient beaucoup plus absents et creux dans ce dernier opus; néanmoins cela se justifie par les choix narratifs beaucoup plus portés sur le peuple dans son ensemble que sur un seul de ses représentants. En effet, le récit offre de longues descriptions des villes, des habitants, des animaux même : l’auteur a pris le parti de favoriser l’ambiance générale et la vision globale des différents peuples, plutôt que de s’accrocher à une poignée de personnages – et ainsi perdre de vue tous les autres. Un choix efficace, car l’intrigue ne porte plus sur un petit groupe d’élus, mais sur l’ensemble des hommes, des elfes, des nains et des monstres.
Ma véritable déception porte sur l’insuffisance du récit lors d’évènements pourtant majeurs de l’intrigue. J’avoue ne pas comprendre le choix narratif de Jean-Louis Fetjaine : le récit se veut lent et riche en descriptions, l’ambiance est si bien construite qu’elle en devient presque réelle, et l’affrontement final – contrairement au tome précédent, qui le présentait de manière très succincte – est précis, agréablement détaillé ; alors pourquoi une soudaine ellipse narrative, à un moment si grave, si décisif du récit ? Les autres ellipses me paraissent justifiées : l’auteur ne souhaite pas constamment entrer dans les détails, il choisit parfois d’accélérer le récit et de laisser la liberté au lecteur d’imaginer les faits passés sous silence. Mais une ellipse narrative alors qu’arrive la fin du combat, laissant en suspens le devenir des attaquants et des perdants, ne trouve aucune justification dans mon esprit – sinon celle de frustrer le lecteur. Je l’ai presque ressenti comme une trahison.
J’espérais en apprendre plus dans les pages suivantes, mais non : le chapitre est refermé, la suite de l’histoire prend le relais. On en revient à ma première impression, suite à ma lecture du premier tome : l’ouvrage se rapproche plus du conte que du roman, dans sa légèreté et son manque régulier de détails ou de précisions. D’ailleurs, dans ce dernier tome, l’auteur n’hésite pas à jouer avec l’impatience du lecteur, remplaçant délibérément et à plusieurs reprises le même mot par des points de suspension : tels des enfants, il faut faire preuve de patience et écouter la suite de ce conte merveilleux et tragique pour que le mystère se dévoile entièrement.
Ce choix regrettable mis de côté, j’ai passé un excellent moment de lecture. Cette trilogie de Jean Louis Fetjaine pourrait être plus judicieusement présentée comme un préface aux légendes se rapportant au Roi Arthur, car à la fin du roman il n’est encore qu’un bébé accroché au sein de sa nourrice. Les personnages, les lieux, les objets légendaires : tout se met en place et trouve un sens, tout converge vers les fabuleux récits rapportant le destin du Roi Arthur et de ses preux chevaliers. Il est juste regrettable que Jean-Louis Fetjaine n’ait pas donné une suite à cette trilogie : il faudra se tourner vers un autre écrivain pour retrouver Arthur, Lancelot, et tant d’autres…
« Tu es resté trop longtemps près des hommes, chuchota la voix de l’elfe tout près de son oreille, tendre et chaude. Ce que les hommes appellent l’amour est une souffrance, une quête impossible qui aveugle le coeur et l’esprit. Ils ne se contentent jamais de l’instant présent, de la douceur de ma main sur ta joue, de mon corps contre le tien, du bonheur quand il est là, du plaisir quand il vient…
N’ouvre pas les yeux, Myrddin. Aucune race animale, aucune tribu de la Déesse ne connaît l’amour des hommes. La tendresse, oui, le désir, le plaisir et l’ivresse, l’attachement, mais pas cette passion qui détruit tout ce qu’elle touche. Ne cherche pas à m’aimer. Prends ce que je te donne, Myrddin, pas ce que je ne peux t’offrir… »
Je comprends ta frustration même si je ne l’ai pas ressenti autant que toi. Peut-être en apprenons-nous plus dans les Chroniques des elfes ? Je ne l’ai pas encore lu malheureusement !
Hélas je ne pense pas, car il me sent que les Chroniques des elfes sont des romans antérieurs à la trilogie des elfes, et qui se concentrent sur certains personnages. Je suis d’ailleurs étonnée
que Jean-Louis Fetjaine n’ait pas donné une suite à sa trilogie !
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