Nos étoiles contraires
Ecrit par John Green
Titre original : The fault in our stars
Version originale publiée en 2012
Version française publiée en 2013
Entre rire et larmes, le destin bouleversant de deux amoureux de la vie.
Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature.
Entre les deux adolescents, l’attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence… les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.
Élu « Meilleur roman 2012 » par le Time Magazine !
Nos étoiles contraires a sa place entre toutes les mains, et pourtant rares sont les ouvrages qui peuvent être également appréciés de tous – enfants, adolescents, jeunes adultes et adultes. Ce roman aborde la vie, la maladie et la mort avec une douceur et un humour inouis. Il ne s’agit pas d’un roman guimauve, avec une maladie qui s’oublie au fil des pages et une happy end tenant du miracle. Non, l’histoire d’Hazel, 16 ans, et d’Augustus, 17 ans est bien ancrée dans la réalité – si bien, qu’il en devient difficile de croire au caractère fictionnel de l’oeuvre. Cependant, malgré cet incroyable réalisme, le lecteur échappe au pathos si redouté : la plume de John Green est talentueuse et donne à vivre au lecteur une histoire fraîche et poétique.
Le cancer est une maladie si terriblement célèbre et répandue que l’on ne peut que se sentir proche du texte – l’histoire des personnages pourrait un jour devenir la nôtre, la maladie est une épée de Damoclès qui menace chaque Homme. Cette proximité ne facilite cependant par la tâche de l’auteur, car il est difficile d’évoquer la souffrance et la mort sans effrayer le lecteur. John Green est parvenu à saisir la réalité de la maladie sans exacerber son caractère tragique : un roman qui n’est ni tout noir, ni tout blanc, mais plutôt un mélange finement dosé de rires et de larmes.
On redoute instinctivement un texte dont les personnages principaux sont des enfants en train de mourir. Il s’agit d’une conception terrible, affreuse, voire inacceptable pour les adultes qui souhaitent naturellement préserver l’innocence des enfants, les éloigner le plus possible de la mort. L’enfance représente la vie, et celle-ci devrait être intouchable. John Green a pourtant fait un excellent choix en insufflant une maladie mortelle à ses personnages, car seuls les enfants ont la capacité de percevoir le verre à moitié plein, quand les adultes ne voient que le verre à moitié vide. Nos étoiles contraires, avant d’être un roman sur la mort, est une poésie de la vie – une vie comme un cadeau, comme un miracle, merveilleuse et si belle que l’Être Humain devrait s’émerveiller chaque jour de ce qu’il peut voir, toucher, sentir. Dans cette oeuvre, la mort met en évidence la vie – c’est pour cette raison que le texte échappe au tragique, qu’il n’est pas dramatique ou accablant, mais plutôt porteur d’espoir et rayonnant de joie.
Hazel et Augustus, enfermés dans leur solitude, survivaient – leur histoire n’était qu’une bataille constante contre la maladie. Leur rencontre est comme une claque : ensemble, ils brisent leur bulle de douleur et c’est avec une maturité dont ils n’ont pas conscience qu’ils découvrent l’Amitié, l’Amour, la beauté de toutes choses et la puissance de l’Art. Il ne leur reste que peu de temps à vivre mais qu’importe, ils vont vivre pleinement. La mort est comme écrasée par cet enthousiasme de vivre et de profiter de chaque battement de coeur, elle devient secondaire et l’on se prend à sourire et à rire avec ces personnages pourtant condamnés : on redécouvre la vie à leur côtés.
Rares sont les romans qui parviennent à rendre avec justesse les pensées et la manière de s’exprimer propres à la jeunesse. Imiter sans singer, un défi difficile à relever, et pourtant réussi. Alors que foisonne dans les rayons Jeunesse des journaux intimes de jeunes filles, si peu plausibles tant le style est extrêment enfantin et peu abouti – les jeunes filles sont toujours bécasses et niaises, voici une pépite littéraire inattendue.
A ma connaissance, le seul autre ouvrage aussi bien écrit alors que les personnages sont des enfants est l’excellent E=mc2, mon Amour écrit par Patrick Cauvin. C’est une histoire d’amour entre deux enfants surdoués, un roman très simple donc – cette même simplicité que l’on retrouve dans Nos étoiles contraires – mais l’écriture est si vraisemblable, si mature et pleine de jeunesse à la fois, que le récit se gorge d’authenticité. On retrouve cette force dans Nos étoiles contraires – la véracité des sentiments et des émotions, l’intelligence des conversations, le talent narratif – ainsi qu’une force nouvelle, l’émerveillement devant la vie.
« Le truc avec le souffrance, c’est qu’elle exige d’être ressentie. »
Ce roman n’épargne pas ses personnages, ni ses lecteurs. La souffrance est omniprésente et inévitable, mais John Green démontre avec talent que cette souffrance peut être dépassée et transcendée par l’amour de la vie, qu’il est possible de vivre avec la maladie sans se laisser terrasser par celle-ci si l’on porte son intérêt vers l’essentiel. La puissance émotionnelle du récit est remarquable, le texte est très beau de par son histoire et les réflexions qu’il amène sur de nombreux sujets. Nos étoiles contraires est mon premier coup de coeur littéraire de l’année, une vraie bonne surprise !
Je vous suggère, pour commencer la découverte, de lire les premiers chapitres du roman en ligne !
Ensuite pour aller plus loin dans la découverte de cet ouvrage, je vous propose de visionner l’auteur, John Green, en train de faire la lecture du premier chapitre de Nos étoiles contraires dans sa version originale !
Je remercie sincèrement les éditions Nathan pour la confiance dont ils m’honorent.
Un roman dont on se remet doucement! J’ai passé un grand moment.
Comments are closed.